5 Poucinette : Pourquoi tu as mangé tes couleurs ?

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Le bus est devant la gare.

C’est la deuxième fois cette gare :

Tanarive  la Rochelle.

 Pour leur depart la famille Fenouillard c’était  Marans. C’était pas marrant du tout.

Poucinette regarde les horloges c’est là qu’à la révolution ils avaient attaché des hommes, les avaient pendus. Chaque fois elle y pense depuis qu’on lui à raconter cette histoire de révolution. Elles les voient

J’espère que dans l’autocar il n’y aura pas trop de personnes de Courçon. Elles sont pires que le tam-tam     africain pour passer les messives, déjà la famille avec l’homme noir çà avait fait de drôle de vagues : Poucinette voulait un nounours et c’était des caisses de bébés noirs qui lui arrivaient.

Elle ne savait pas lire les signes. Elle entendait simplement grogner Soundiata : « Ils ne peuvent pas la laisser tranquille cette gosse.

Qu’est ce qu’ils savent des secrets de cette maison ?  Il n’y était pas dans les camps,  ces grandes goules comme ils disent dans leur patois, Fallait y être. »

Poucinette a ce moment là chantait :

- « Une négresse en buvant du lait

à se dit-elle si je le pouvais, je serai plus blanche

 que tous les français.

Une français en buvant du chocolat

Ah ! se dit-elle si je le pouvais,

 je serais plus café au lait que tous les africaines. »

Elle ne comprenait pas le sens ¨Poucinette elle savait que ce n’était pas sympathique, et le mercredi elle accompagnait sa grand mère au marché, elle  vendait les poupées noires.

C’est de l’argent pour Soundiata à qui l’on fait mal ainsi en me blessant.

Dans la maison nous avons toujours besoin de couleurs,

 Cela arrondit les angles.

Avec une petite calebasse armée de lames de métales gamme pantatonique, elle jouait la mélopée de la négresse  en buvant du lait.

Stoïque. Elle  se sentait défendre l’homme qui était si bon pour sa famille et s’occuper d’elle comme une bonne maman.

Il l’appelait alors sa petite bisonne Blanche.

 

Canari chante. Il a changé sa mélodie plus gaie que d’habitude. Poucinette réalise que Canari quand il sent la Poucinette, allait vers la tristesse avant qu’elle y sombre, il chante sa gamme en majeure.

Quel cadeau !

Il connaissait bien la maison.

Poucinette chante avec lui. Le chauffeur arrive. Lui vend son ticket.

-        Surtout ne te prive pas de chanter,  tu nous offres de la lumière ;

-      - Ah ! oui ?!!!

 

-        Comme les gens sont gentils avec moi.

 

-        Je ne dois pas être une si mauvaise petite fille. C’est bon mon cœur. Mon sourire, ma joie. Qu’est ce qu’elles avaient à me mettre des casseroles sur la tête.

Poucinettte se détend profondément.

Elle visualise la ferme, le timbre- réservoir à eau- avec Bijou et Frimousse les deux chevaux de traits. Les poules, les pompettes , les poussins, le coq tout autour.

 

Le lundi, le jour de la buanderie, du linge chauffe dans la grande marmite. Après dans la coure sur la planche la brosse, la Mémé Louise Marie chante ses airs d’Opéra bien aimée…

 Poucinette la suivait partout. Pas une chose que fasse la mémé qu’elle ne fasse.

 

Avec le pépé Pierre, la main dans la main ils allaient au cimetière saluer ses copains de 14 -18. Pépé leur parlait longtemps. Poucinette ramassait les petits escargots blancs pour le burnée (purée) aux canards, les fleurs de Perles qui s’étaient décrochés des couronnes.

Dompierre

Elle a faim. Encore une tartine  Canari a encore des graines mais pas d’eau.

Un quart d’heure d’attente. Dit le chauffeur

Elle se rappelle un matin de semaine. Soundiata venait livrer des graines chez les Anzil (la ferme voisine à leur maison) avec le tracteur de la minauterie. La mémère l’avait habillée en dimanche elle lui avait fait des anglaises nouées avec des ruban écossais. Elle s’était habillée comme un jour de grand bal de la Saint jean.

L’ainée aussi endimanché mais sa goule était de travers. Comme d’habitude dans ses moments suspendus elle sniffait son mouchoir de lavande et d’eau benie de lourde. La nervosité de la maison c’était comme le troupeau de vaches dans les prés à l’annonce d’un dorage du mois d’aout.

-C’est l’heure dit la mère l’autocar vient d’arrivée place du marché, papa va arriver.

Poucinette s’interroge son papa c’est Soundiata il porte des sacs d’avoines et des grains de blés.

Soundiata recule après avoir descendu tous ses sacs, il passe devant Ginette, ses filles endimanchées toutes devant le pas de la porte. pas un sourire à Soundiata. Sauf Poucinette qui se prend une paire de claques..

Sondiata mate la mère avec un regard très sévére.

Sur la route passant devant l’école communale descendait un homme avec son pactage sur le dos. Un calot sur la tête. Tenue blanche des galons rouges tresses.

Il arrive devant la porte de leur maison.

La mère de dire dit

- bonjour à ton papa :

Poucinette reste silencieuse, immobile, elle avait encore ses deux gifles qu’il lui chauffait le visage surtout c’était ses premières gifles.

-Ben alors s’énervant la Ginette.

Poucinette très interrogative

-c’est toi mon papa ?

Pourquoi tu as  mangé tes couleurs ?

Encore une autre paire de gifles.

Elle rugit à sa mère comme un chat en colére ;

-Laisse-là . Tu vois bien qu’elle n’y comprend rien.dit le soldat

Au loin nous entendions le chant de Soundiata et le bruit du tracteur.

Il était fort atterré de l’indélicatesse de la mére dont la petite allait accueillir la nouvelle mal présentée ;

- le pére trés calmement, la voix pleine de chaleur , de douceur

Tu as papa blanc et tu as papa couleur.

-AH ! Tu seras toujours blanc. auhe !

Pardonnez moi papa blanc.

Un quadrille de giffles, un nouveau papa et pas de la même couleur.

Ferrière.

Le prochain arrêt petite : c’est Courçon d’Aunis.

Suite dans les jours à venir

Frankie Pain de la Mangou

Droits réservés

 

entre les deux ce dit Canari

le même amour àvenir pour le Blanc

rapide de la gachette la Ginette

A vie les baisers noirs blancs.

Bonne lecture de Poucinette 

chéres lectrices lecteurs