lundi 26 juillet 2010

rubrique du rire par la zogothéra- Plaute frankie pain












L' Homme et le rire
Simone Clapier-Valladon nous démontre, dans son article " L' Homme et le rire "que le rire a longtemps était un domaine peu étudié car jugé trop inintéressant par rapport à l'étude des pathologies ou celle des émotions par exemple, ou encore le rire a était délaissé car étudier le rire est délicat car comme le dit l'auteur " à disserter sur le comique, on risque de le figer, la philosophie du rire ennuie et la gaieté s'envole quand on veut trop en démontrer les mécanismes ".
Toutefois, le rire de l'homme semble être de moins en moins utilisé, l'auteur dit même qu' " Homo faber, homo sapiens, homo economicus semblent avoir fait oubler homo ridens ".

w Historique et différenciation culturelle de la définition du rire
L'étude du rire a connu plus ou moins de difficultés selon les lieux et les époques car elle était jugée comme " peu sérieuse et d'un intérêt scientifique médiocre " cantonnée à l'étude du mouvement des muscles de la face et aux modifications des rythmes respiratoire et cardiaque et autres vocalisations ; le rire a " un aspect réflexe allant en s'amplifiant ". Le rire a donc toujours posé des problèmes à ceux qui l'ont étudié, par exemple Darwin en 1872 affirme que comme l'homme, les animaux rient, même si les de rire sont différents.
Le rire a longtemps était reconnu comme un moyen de libérer l'énergie, de relâcher la tension. Des chercheurs ont démontré que le sourire est considéré comme inné (car les enfants sourds et aveugles de naissance sourient) et le rire est par conséquent le dérivé d'un sourire, mais un sourire accentué. D'autres chercheurs ont démontré qu'au contraire le rire n'est pas un sourire accentué car il y a une dimension d'agressivité du rire et que le sourire est une sorte d'acte de soumission. Le rire a une importance dans le fonctionnement du psychisme humain ce qui explique " sa richesse sociale ", toutefois, chaque société réglemente l'usage du rire.
L'auteur nous explique que le temps de l'homme se divise en deux : le temps du rire et le temps du sérieux. Par exemple dans le domaine religieux, le rire a parfois été prescrit comme dans plusieurs civilisations antiques, l'union du rire et du sacré permet de manifester " l'existence humaine quotidienne et la plénitude de la vie […] une arme pour combattre les puissances de la mort […] " Dieu rit en créant le monde" " ; mais la pensée judéo-chrétienne va de plus en plus condamner les manifestations joyeuses (" Chagrin vaut mieux que rire, car le tristesse du visage est bonne pour le cœur "), même si celle-ci reconnaît qu' " il y a un temps pour pleurer et un temps pour rire ", pareillement, le Coran ne donne pas de place au rire. Par contre, le rire est parfois présent et même de rigueur dans des situations de mort, par exemple après un enterrement le repas doit être rieur.
Les moments du rire sont des pauses autorisées qui permettent d'entrecouper les période de sérieux, on considère les récréations ou les vacances comme temps pour rire, par opposition au temps du travail. L'enfance est aussi admise comme période de rire, de même, les femmes semblent être plus démonstratrices dans les manifestations de la gaieté que les hommes. Les fêtes sont également des moments pour rire, elles permettent d'entrecouper le quotidien. Par contre, chez les Bantou (en Afrique) il est interdit de rire dans la journée, cette " occupation " est réservée au soir. Donc chaque groupe humain semble avoir ses propres codifications du rire, par exemple en Occident le rire est bannit dans certaines situation, l'individu doit contrôler ses émotions.
L'auteur démontre que nous trouvons " obligations et interdits autour du rire " ; le rire permet pourtant de créer une complicité, de l'amitié et de cimenter la partition d'un individu à un groupe ou son exclusion. De même entre les membres d'une même famille, il peut être recommander de rire de certains sur certains sujets mais interdit de rigoler sur d'autres. Le rire dépend donc de la période et de l'âge des individus (les parents représentent l'autorité alors que les grands-parents symbolisent jeux et rires), mais il dépend aussi du milieu social (les milieux mondains sourient, alors que les paysans rient spontanément, beaucoup et fort).
w Le rôle social du rire

On peut dire donc qu'il existe plusieurs façons de rire (" riez-vous en A ou en I, en cascade ou de manière étouffée " on rit différemment selon le lieu " le rire de théâtre […] n'est pas le rire de la vie quotidienne "), en occident on doit rire avec gravité et dignité, au Maghreb rire à gorge déployée est vulgaire, les Touaregs considèrent que le rire doit être discret car montrer ses dents et l'intérieur de sa bouche est maléfique.
Plusieurs moyens sont créés pour permettre le rire on trouve par exemple " les professionnels du rire " : le bouffon du roi pouvait faire oublier les hiérarchies, certaines sociétés parlent de " créateurs de joie " (chez les pygmées), les polynésiens parlent d'"amuseurs publics "qui utilisent mimiques, gestes et paroles pour faire rire. On trouve des " centres de formations " pour apprendre à certains les méthodes pour faire rire les autres, mais ces " acteurs du rire ont eu du mal à s'imposer surtout en Occident (en Angleterre, ils étaient même considérés comme des " malfaiteurs "). La tradition occidentale décrit les acteurs du rire comme des personnages fondamentalement tristes et malheureux, mais rien ne le prouve.
Les hommes rient de tout mais ce qui fait rire un tel ne fait pas forcément rire tel autre, il y a une grande diversité de choses risibles " objets, situations, évènements ". Le plus souvent, c'est de l'autre que nous rions, le ridicule n'est pas ou n'est plus la mort en Occident, alors que " perdre la face " au Maghreb à une autre importance. La mystification (tromperie) remplacée peu à peu par le canular suscite le rire " en abusant de la crédulité de quelqu'un ", c'est pourquoi dans certaines sociétés, le ridicule peut être " la mort sociale " de la personne.
Si le rire est accepté, le rire par moquerie ou raillerie est condamné car celui-ci peut devenir une attaque, mais tromper l'autre parce qu'il est vantard, se moquer de lui est toléré ; ce rire est déclenché le plus souvent par l'imitation, cette moquerie soude le groupe et permet à ce groupe de pratiquer l'autocritique rieuse qui demande finesse, intelligence et détachement. Ce rire a donc une fonction de cohésion ou d'exclusion sociale.
Peu à peu d'autres moyens ont été inventés pour permettre à l'homme de rire ; l'humour qui est une forme d'esprit qui consiste à présenter la réalité de manière à en dégager les aspects plaisants et insolites, toutefois cet humour est dévié et semble prendre une tournure péjorative au XVIIè siècle. Ce n'est qu'au XXè siècle que l'humour va se développer, Freud disait de l'humour que c'est " un don rare et précieux ", le langage est donc un support remarquable pour le rire, mais la parole est considérée comme chose sacrée, toutefois ceci n'empêche pas les " jeux de mots " qui sont des " amusements de l'intelligence " (onomatopées, jeux de sonorités, blague, mots d'enfants), le proverbe peut aussi être classés dans ces types de jeux car la tradition orale veut que les contes, légendes et proverbes soit riches en récits humoristiques, le comique est donc parfois moral.
Pour Bergson, le rire est " une espèce de geste social ", la caricature qui semble être aussi vieille que le monde permet entre autre à l'homme de réhabiliter le rire dans son univers de technologie. Mais la caricature est également un moyen d'attaquer elle est surtout utilisée contre les hommes politiques le plus souvent elle est utilisée par les opposant au pouvoir en place ; comme les histoires drôles, et les journaux satiriques, les caricatures apparaissent en période difficile. Peu à peu, le rire est apparu dans divers domaines artistiques : littérature, arts figuratifs, musique, le rire est un excellent vecteur d'idées.
Le rire semble donc être lié à la pensée mais alors, on peut se demander à quoi correspond le rire du naïf, un des plus célèbre est le naïf de la crèche provençale, dont tout le monde rit y compris la Sainte Famille. À travers ces personnages d'apparence un peu simple d'esprit, se trouve une portée sociale de l'individu qui traverse les époques.
Dans l'anthropologie du rire, il faut également étudier les rires liés à l'obscénité " qui déclenchent, plus qu'on ne veut souvent l'admettre, le rire avec des nuances allant du sourire gêné à ce que l'on nomme le gros rire trivial ", le rire de l'obscénité dérange plus le spectateur que l'amuseur ; rappelant que la grossièreté est l'apanage des gens d'origine populaire, les propos obscènes sont codifiés en fonction des sociétés, d'ailleurs, certaines d'entre elles les encouragent, ces propos sont comme des palliatifs face à la pénibilité du travail et à la monotonie. Ceux qui créent ce genre d'histoire sont surnommés " les ministres du diable ".
Les hommes rient donc de tout et n'importe quoi, mais de façon différente, la façon de rire est variée et elle s'est transformée au fil du temps, à travers le rire l'homme cherche à oublier ces malheurs, le rire a donc une fonction thérapeutique : " les rieurs souffrent moins de stress et d'hypertension […] Il peut être urgent de réapprendre son emploi [emploi du rire] à la fois pour l'épanouissement de l'homme et pour le renouvellement de la pensée critique ".


le rire rouennais
4e de couverture :
Rouen, capitale du rire normand ?
Honfleur, c'est Erik Satie et Alphonse Allais. Le Havre, c'est Raymond Queneau. Rouen, en revanche, semble bien être la ville de tous les humoristes... à toutes les époques, depuis les quadrilobes de la cathédrale jusqu'à Marcel Duchamp, pour ne pas citer Mohamed Kémal. Depuis les " connards " du Moyen-Âge jusqu'aux humoristes contemporains, Rouen propose un cocktail ironique qui, dans sa diversité, finit par composer un rire tout à fait spécifique, un rire incertain, où l'on ne sait jamais s'il faut rire ou non, si l'éclat de rire doit l'emporter... ou si le rire en douce y suffit bien. De nombreux documents, rassemblés par l'auteur, illustrent l'ouvrage.
Auteur(s) :
Patrice Quéréel
Editeur :
Éditions PTC - Editions des falaises
Genre :
Régionalisme
Patrimoine
Date parution :
12 / 2009
Format
100 p. - 22 x 24 cm - broché
ISBN :
978-2-35038-03-53
Prix public TTC :
18 €
Disponible

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